BLOOM says that a recent poll taken amongst 205 French fishermen show that 98% of them support an EU ban demersal-seining

Un récent sondage réalisé auprès de 205 pêcheurs français montre que 98% soutiennent une interdiction EU de la pêche à la senne démersale

Sondage sans précédent : 98% des pêcheurs contre une technique de pêche industrielle soutenue par le gouvernement français, affirme BLOOM

L’ONG environnementale française, BLOOM a déclaré qu’un récent sondage réalisé auprès de 205 pêcheurs français montre qu’il existe un large soutien à l’interdiction des sennes démersales.

BLOOM et les pêcheurs artisanaux dénoncent depuis longtemps la méthode de pêche employée par les navires hollandais dans la Manche. Ils ont également averti que le nombre de tireurs à la mouche (bateaux qui pêchent à la senne démersale) a augmenté depuis que l’Union européenne a voté contre l’autorisation de la pêche à impulsion électrique, après plusieurs années d’expérimentation scientifique néerlandaise dans le cadre d’une dérogation de la Commission.

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En juillet, les eurodéputés de la commission pêche du Parlement européen viennent de voter l’amendement déposé par l’eurodéputée verte Caroline Roose pour interdire la pêche à la senne démersale dans les eaux territoriales françaises. Le rapporteur du texte, l’eurodéputé RENEW, Pierre Karleskind, a demandé et obtenu un “mandat” lui permettant d’entamer directement les négociations du “trilogue” sans passer par un vote en plénière du Parlement européen.

Dans un communiqué de presse cette semaine, BLOOM écrit :

« Au vu des négociations en « trilogue » qui débuteront le 15 septembre 2022, à Bruxelles, entre les trois institutions européennes (Parlement, Commission, Conseil) pour interdire la « senne démersale » (aussi appelée flyshooting), une technique de pêche dévastatrice inventée par des lobbies industriels hollandais, les pêcheurs de Normandie et du nord de la France, touchés par la concurrence directe de ces méthodes de pêche anti-écologiques, se sont exprimés dans un sondage organisé par le Comité Régional des Pêches de Normandie (CRPMEM) et l’Organisation des Pêcheurs de Normandie (OPN ).

Deux cent cinq pêcheurs ont participé à l’enquête, le résultat est sans appel : 98% des pêcheurs interrogés ont répondu “oui” à la question “Êtes-vous favorable à l’interdiction de la pêche à la senne démersale dans les 12 milles pour tous les navires de pêche ?”. [1]

La moitié des pêcheurs français qui pratiquent eux-mêmes la senne démersale n’hésitent pas à demander l’interdiction de la méthode dans laquelle ils ont investi, tant elle est dévastatrice pour les écosystèmes marins, les populations de poissons et l’équilibre économique des territoires. [2]

En savoir plus sur la poitrine démersale

Dans ce contexte, la France devrait défendre sans équivoque ses pêcheurs côtiers et leurs emplois artisanaux, fragilisés par des décennies de concurrence brutale et déloyale avec les lobbies de la pêche industrielle, notamment – ​​mais pas seulement – ​​d’origine étrangère. Mais à l’opposé, la France délaisse ses pêcheurs au profit de ces lobbies industriels étrangers.

La pêche à la senne démersale est le coup de grâce des lobbies industriels néerlandais contre la pêche côtière française des Hauts-de-France et de la Normandie, toujours durement touchée par des navires hollandais qui revendiquent fièrement l’invention de la “pêche technologique” mais qui en réalité accélèrent l’effondrement de le climat, les animaux marins et les pêcheurs. Les pêcheurs du Nord ont déjà dû lutter contre les lobbies industriels néerlandais lorsqu’ils ont pratiqué la pêche électrique, ce qui a précipité la fermeture de la criée de Dunkerque et ruiné les artisans-pêcheurs français.

Le 12 juillet 2022, la commission de la pêche du Parlement européen a voté l’interdiction de la pêche à la senne démersale dans les eaux territoriales de Normandie et des Hauts-de-France pour les navires néerlandais et belges (via la révision de l’article 5 de la politique commune de la pêche).” Pierre Karleskind ( Renaissance) a obtenu le mandat d’aller directement négocier en « trilogue » une position commune avec la Commission européenne et le Conseil de l’Union européenne (les États membres) sans passer par le vote en plénière.

En tant que rapporteur du texte, il est chargé, avec la France, de veiller à ce que la position du Parlement soit respectée et maintenue dans le trilogue qui entérinera la discussion.

Mais que se passe-t-il réellement à Bruxelles ?

 

La France n’essaie même pas de défendre ses pêcheurs.

Les États membres veulent un statu quo, c’est-à-dire maintenir la pêche industrielle destructrice suivant la position et les intérêts des Pays-Bas, malgré les arguments écologiques prouvant qu’un engin aussi efficace est incompatible avec la vulnérabilité de la bande côtière, malgré les exigences des pêcheurs côtiers français pêcheurs et leur détresse, malgré l’urgence climatique.

Loin du regard public et médiatique, la France joue à Bruxelles un rôle obscur pour l’avenir des régions Hauts-de-France et Normandie.

Interdire la pêche à la senne démersale est une question de survie économique pour les pêcheurs côtiers. D’abord déployés en mer du Nord, les senneurs néerlandais se sont repliés sur l’Est de la Manche face au déclin rapide de la ressource, avant de fondre sur les ressources de la Manche occidentale en prédateurs mobiles. Les pêcheurs côtiers, bien moins mobiles, assistent, impuissants et impuissants, à la catastrophe écologique et sociale en cours, dans un scénario en tout point identique à celui de la pêche électrique. Des années d’alertes et de signalements aux autorités sont restées sans réponse.

Aucun argument rationnel ne peut être invoqué par la France pour laisser une technique de pêche aussi efficace dans une zone aussi fragile dont dépendent les pêcheurs côtiers.

L’issue du trilogue dépend uniquement de la détermination du gouvernement français à défendre l’interdiction de la pêche à la senne démersale. A défaut d’interdiction, la France condamnera ses propres pêcheurs à la ruine, oubliant que lorsque la course à la performance technologique aura vidé nos mers, la banqueroute collective sera la réponse à la guerre que nous menons au poisson.

Références

[1] 205 répondants représentant 36% des 568 navires bordant la Manche Est (de Cherbourg à Dunkerque).

[2] Six répondants sur 205 pratiquent la senne démersale. Trois sur six sont favorables à son interdiction.

Source : communiqué de presse

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